Champs d'écume et d'eau

Champs d'écume et d'eau, Huile sur toile, 162 x 114 cm, 2020

Champs d’écume et d’eau appartient tout autant à la peinture de marine qu’il s’en échappe, flirtant dans les eaux de l’abstraction lyrique. Si l’on peut parler de paysage, il n’est que le fruit d’un imaginaire intérieur, d’une idée de mer dont on retrouve la surface et les abysses dans les nappes troubles et profondes de bleu. La perspective est fausse de même que l’horizon qui bascule. L’écume est ciel et le ciel est écume. Il y a bien des champs qui se dessinent où le spectateur peut cueillir l’eau et l’air. Le patient jeu des glacis à l’huile est cette montée des eaux née de la lenteur, le temps que la composition s’établisse, que les différentes couches s’entremêlent pour révéler et faire vibrer la couleur. Il y a une poétique recherchée du mouvement, un rythme, une scansion. Il y a un silence et aussi une pulsation. Un engloutissement. Une émotion contenue et tendue comme un arc. La générosité du format ne laisse pas pour autant la délicatesse des détails au bord du chemin. Il y a autant de paysages à l’intérieur que de points de vue. Là où le regard se pose, il se déploie un micro-univers.